Réflexions brésiliennes de Guillaume Verdier
Architecte avec VPLP du podium IMOCA de cette 11ème Transat Jacques Vabre, Guillaume Verdier est venue s’imprégner à Itajaï des impressions à chaud des premiers arrivants.
« J’aime beaucoup venir aux arrivées de course. C’est toujours un moment fort. La Transat Jacques Vabre est une super course.
Je l’ai suivie quotidiennement sur internet mais je suis également en contact étroit avec les équipes. Le fait d’avoir les déclarations des skippers à chaud est vraiment un plus car ils sont encore dans l’intensité de la course et ce qui ressort des commentaires des premiers arrivés, c’est qu’il va falloir faire des bateaux encore mieux protégés.
En tant qu’architectes, nous concevons des bateaux que nous calculons, en en estimant les performances théoriques mais il y a souvent une grosse dégradation de celles-ci, soit parce qu’il est couvert d’eau sur le pont ou dans le cockpit, ce qui fait une masse ajoutée importante, soit parce que les gars ont froid, soit parce qu’ils n’arrivent pas toujours à le faire gîter de façon optimale…ce sont des éléments qu’il faut intégrer dans nos réflexions futures.
Nous essayons constamment de prendre en compte ces paramètres mais ce n’est pas facile. La Transat Jacques Vabre est particulière parce que les marins tirent énormément sur les bateaux. Ils sont beaucoup plus proches des performances maximum que sur le Vendée Globe. Le fait que ce soit des bateaux un peu anciens qui prennent les première et deuxième places montre que ces IMOCA 60 restent encore très compétitifs. PRB est sûrement le plus léger de la flotte.
Et puis au delà de la base architecturale du bateau, il y a une amélioration constante de différents éléments, tels que les appendices. On peut modifier légèrement une dérive. Cela ouvre un autre horizon, le skipper réalise qu’il peut naviguer un peu différemment. Un changement de voile va permettre de mieux les border, de mieux exploiter le bateau…c’est pour cela que l’on a vu des safrans cassés. C’est parce que les skippers tirent beaucoup plus dessus…une fois encore parce que les voiles ont évolué, tout comme les dérives, et l’accumulation de toutes ces améliorations fait qu’il faut revoir certaines parties initialement conçues pour des contraintes moins importantes…
Je pense que ceux qui ont gagné sont ceux qui ont été les plus homogènes. Il faut être très bien préparé, avoir le bateau qui va bien, le pousser mais le ménager en même temps, s’économiser physiquement également, en prévision de la journée du lendemain où il faudra continuer à attaquer… Il faut être haut partout sans tomber dans les extrêmes ».
Source : http://www.imoca.org
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