Mise à l’eau de Biotherm: un grand moment pour Paul Meilhat et son partenaire
Ce mercredi 31 août, l’IMOCA Biotherm a été mis à l’eau à Lorient après un chantier de 8 mois chez Persico (Nembro/Italie). C’est un grand moment pour son skipper Paul Meilhat qui sera bientôt, pour la première fois de sa vie, à la barre d’un IMOCA tout neuf.
Cette étape lance symboliquement le compte à rebours pour la campagne Vendée Globe 2024. Les deux prochains mois seront d’ores et déjà hyper intenses : tests en navigation, Défi Azimut, qualification puis Route du Rhum en solitaire où Paul défendra son titre décroché en 2018, et bien évidement The Ocean Race.
La mise à l’eau d’un bateau est toujours un moment fort dans la vie d’un marin. Peut-être plus encore pour Paul Meilhat qui attendait depuis trois ans et demi de pouvoir être à nouveau aux commandes d’un projet IMOCA. Le partenariat annoncé en mars dernier avec Biotherm lui permettait de lancer la construction d’un bateau neuf. Aujourd’hui, le monocoque de 18,28 m à la robe toute en camaïeu de bleu – rappelant le plancton qui sera étudié lors des navigations de Biotherm – , est désormais dans son élément.
8 MOIS DE CHANTIER, 70 PERSONNES À L’ŒUVRE, L’ÉQUIPE DE BIOTHERM À FOND
La construction d’un voilier de course au large est déjà une aventure en soi. 70 personnes ont participé à la réalisation du plan Verdier (sistership de LinkedOut). Depuis le mois de juin, Paul et son équipe technique* ont eux aussi posé leurs valises chez Persico, en Italie, pour apporter les touches finales. « On a fait de la stratification, de l’usinage, on a poncé, posé des câbles, de l’accastillage. J’ai appris plein de trucs » confie Paul. « L’idée était d’être là, pour insuffler de l’énergie à notre l’équipe, à celle du chantier, et de mon côté, pour apprendre à connaître le bateau dans les détails. Chaque jour, nous avons pris des décisions importantes, sur le positionnement de certains éléments, l’installation de systèmes …».
L’IMOCA Biotherm correspond exactement à la philosophie du projet et à ce que souhaitait son skipper. « J’avais envie d’un plan Verdier car ce sont des bateaux solides, polyvalents. Je voulais partir d’un bateau assez simple, correspondant à ma manière de naviguer. Compte tenu du timing, nous ne pouvions pas opter pour des partis pris technologiques, ou des développements trop risqués. Notre but est de privilégier la navigation ».
En partant de sa version de base – les plans datant de la précédente campagne pour le Vendée Globe-, le monocoque a été mis au gout du jour et façonné à la main de Paul, dans un esprit minimaliste : l’étrave (désormais spatulée) a été changée, les foils sont de dernière génération, les systèmes de safrans et la casquette (espace qui protège le cockpit) modifiés. Et tout a été simplifié au maximum.
DEUX MOIS ULTRA CHARGÉS
Dans les jours qui suivent, le bateau prendra la mer pour rejoindre Port La Forêt, son port d’attache jusqu’au moment de larguer les amarres pour la cité corsaire (départ de la Route du Rhum le 6 novembre). Pour Paul et son team, il n’y aura pas de temps mort. « Nous sommes à moins de deux mois du stand by à Saint-Malo. Dans ce laps de temps, il y aura les essais techniques, le Défi Azimut (avec une partie de l’équipage de The Ocean Race), les entraînements, ma qualif’ pour la Route du Rhum, puis la transat. Tout va s’enchaîner, nous n’aurons pas le temps de réfléchir … »