L’équipe américaine 11th Hour Racing a choisi Verdier, Gabart et CDK pour son futur Imoca
L’équipe américaine 11th Hour Racing Team codirigée par les marins Charlie Enright et Mark Towill (doubles participants à la Volvo Ocean Race sur Team Alvimedica en 2014-2015 puis Vestas 11th Hour Racing en 2017-2018) a confié le dessin de son nouvel Imoca à l’architecte français Guillaume Verdier, associé à la société MerConcept de François Gabart en tant que partenaire technique et performance. Côté construction, les choses se passeront en Bretagne également puisque c’est CDK Technologies, basé à Lorient et Port-la-Forêt, qui a été choisi.
Objectif : gagner la course autour du monde en équipage
Le chantier débutera le 22 octobre de cette année pour une mise à l’eau fin juin l’année prochaine. Les ambitions sont élevées puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de gagner la course en équipage à étapes autour du monde qui remplace la Volvo Ocean Race, rebaptisée The Ocean Race tout court depuis le départ du sponsor titre. Elle doit se courir à cheval entre 2022 et 2023.
« Quand nous avons appris que cette nouvelle course pouvait se courir dans une classe open, nous avons sauté sur l’opportunité. Nous avons fait deux tours de la planète sur des Volvo Ocean 65 monotypes et nous sommes très enthousiastes à l’idée de franchir une nouvelle étape en choisissant nous-même le design de notre bateau et process de construction », explique Charlie Enright, originaire de Bristol (Rhode Island), sur la côte Nord-Est des États-Unis.
L’Hawaïen Mark Towill partage le même enthousiasme. « Le défi qui est devant nous maintenant de configurer un Imoca 60 – initialement pensé pour aller autour du monde en solitaire ou en double, NDR – comme un bateau pour naviguer en équipage, en intégrant les process les plus respectueux de l’environnement possibles à chacune des étapes de construction. C’est quelque chose que personne n’a fait encore et c’est pour moi la partie la plus excitante de notre campagne », confie le co-skipper.
Pour intégrer l’équipage, qui sera composé de 5 équipiers, fraîchement désignés le 22 septembre (Les Anglais très expérimentés Simon Fisher et Rob Greenhalg et l’Australien Kyle Langford, qui s’ajoutent donc au skipper Charlie Enright et dirigeant Mark Towill – à noter l’absence d’au moins une femme imposée par le règlement de la course) et d’un Media Man, il a principalement fallu repenser le cockpit.
Pour Armand de Jacquelot, ingénieur de projet chez MerConcept, « L’un des challenges les plus intéressants est de faire converger deux cultures : celle du solitaire français et celle de l’équipage de l’Ocean Race », majoritairement anglo-saxonne. « Le bateau d’11th Hour Racing sera le premier Imoca de cette génération. Cette nouvelle configuration est très enthousiasmante mais pose beaucoup de questions », commente l’ingénieur.
Il faut dire que les difficultés ne manquent pas puisque si le pilote automatique est autorisé sur l’Ocean Race, il se limite au cap qu’il fait suivre au bateau, fonction où il se révèle moins efficace que la conduite humaine de marins aguerris. Pour cette raison, deux barres à roues ont été installées. Une longue réflexion a été consacrée à la conception d’un cockpit et d’un pont qui puisse assurer aux barreurs une bonne visibilité vers l’avant du bateau et sur le gréement, pour bien voir les conditions de vent, l’état de la mer et les réglages des voiles, pour barrer au mieux car l’équipage américain compte visiblement s’en remettre le moins possible au pilote. C’est visiblement là que se jouera en grande partie la victoire !