Le Pogo 3, un mini maximum dont les plans sont signés Verdier
Le voilier successeur du Pogo 2 possède de nombreuses innovations qui séduit déjà la Classe mini. Rencontre avec Erwan Tymen.
@Faustine Loison
Installé à Combrit Sainte-Marine, le chantier Structures a présenté cette année le Pogo 3, un voilier de 6,5m de Classe mini. Cette troisième version devrait permettre au chantier finistérien de reprendre la main sur le marché des Minis 6,50 de série, le marché qui, depuis 1985, a fait la réputation du Pogo.
Cette troisième génération de Pogo, dont les plans ont été confiés à l’architecte Guillaume Verdier, est un concentré d’optimisation rendant le voilier plus léger et puissant. « Nous avons beaucoup travaillé sur les matériaux. Nous avons réalisé énormément d’échantillons et de tests pour trouver les meilleures configurations » explique Erwan Tymen, responsable du bureau d’étude de Structures.
Tout d’abord, la structure du voilier est transversale. Cela permet de mieux répartir les poids et de ne pas avoir d’excédents de matière sur la proue.
Le bateau est moulé selon la technologie de l’infusion sous vide. Un savoir-faire que Structures maîtrise depuis de nombreuses années sur l’ensemble de sa gamme. Le pont est réalisé en sandwich mousse/verre/polyester. La coque, quant à elle, est réalisée en fibre de verre et en résine polyester. Le chantier a choisi de faire peu de concessions au niveau de l’habitabilité, sujet toujours plus complexe pour gagner en poids.
« Nous avons aussi travaillé sur le gréement avec AG +, qui a développé, pour ce bateau, une nouvelle filière plus légère et plus adaptée à la jauge de la classe mini. »
Le gréement présente deux étages de barres de flèche, le D1 boomerang confère au bateau de très bonnes performances avec un solent plus grand.
« Pour la tête de mat, on a transféré ce qu’on avait fait sur les Class 40 : la jauge mini impose un tirant d’air maximum, donc aucun voile n’a pas le droit d’aller au-delà. Jusqu’à présent, on avait toujours un petit tube alu qui allait au-delà parce qu’il y avait des réas. On a fait des sorties de drisses directement avec des réas Tulip : la sortie de drisse la plus haute tombe directement à la coupe du tube. »
Il est aussi possible de capeler le renvoi d’écoute de spi et de genaker en pied de balcon arrière et au sommet de celui-ci, comme ce qui se fait sur les Volvo. La latitude des voiles est ainsi nettement agrandie, donnant la possibilité d’en mettre des plus grandes.
Les systèmes de safrans, le point faible des minis de série, sont sur mèche inox avec des paliers auto alignants. « Ces nouveaux safrans permettent de mieux encaisser les chocs, les mèches inox ayant plutôt une tendance à plier qu’à casser. »
La carène, modifiée pour être plus puissante, a été testée par Guillaume Verdier en simulation numérique. Il a pu s’assurer que l’augmentation de puissance ne nuisait pas à la traînée pour le petit temps.
« Les premiers entraînements comparatifs faits à la base de Lorient ont confirmé le potentiel du Pogo 3, » se félicite Erwan Tymen.
Mis en vente depuis juillet, quatre Pogo 3 sont déjà en mer. Le cinquième est en construction, il sera présenté au salon nautique de Düsseldorf, en Allemagne, avant d’être livré à son propriétaire.
Caractéristiques
- Longueur : 6,50 m
- Largeur max : 3,00 m
- Quille fixe : 1,60 m
- Déplacement lège : 920 Kg
- Volumes de flottabilité
- Grande-voile : 24 m²
- Solent : 17 m²
- Code 5 : 38 m²
- Spinnaker : 74 m
- Prix TTC : 53 784 euros