Coupe de l’America: les Kiwis en passe de torpiller les Américains
Avec leur bateau extrêmement rapide, les Kiwis ont pris le large devant le defender américain qui aura du mal à conserver la Coupe de l’America à l’issue de ce dernier week-end de régates aux Bermudes.
Avec leur bateau extrêmement rapide, les Kiwis ont pris le large devant le defender américain qui aura du mal à conserver la Coupe de l’America à l’issue de ce dernier week-end de régates aux Bermudes.
La 35e Coupe de l’America n’est certes pas déjà pliée mais Emirates Team New Zealand domine clairement les débats (3 à 0). Comme il y a quatre ans, quand les Néo-zélandais menaient 8 à 1 face aux Américains d’Oracle avant la pause. Pour finalement recevoir une énorme claque et s’incliner 9-8.
Mais cette fois la probabilité d’un retour en force d’Oracle est mince tant le bateau est à la traîne sur l’eau. Le challenger, emmené par le jeune et impressionnant Peter Burling, se veut néanmoins prudent.
« On fait comme si ça allait être difficile, on est très méfiant », raconte à l’AFP l’un des architectes naval du bateau kiwi, Guillaume Verdier.
« La dernière fois qu’on a couru contre eux (en 2013), ils ont réussi à corriger leur bateau. Cette fois-ci la marge de man?uvre est plus étroite », poursuit celui qui a conçu les foils avec deux autres architectes.
– A vélo –
Les foils, ce sont des appendices qui permettent à la coque de sortir au dessus de l’eau pour filer à vive allure. Et ceux du catamaran néo-zélandais sont différents de tous les autres bateaux engagés dans cette Coupe.
Ils sont surtout beaucoup plus efficaces que ceux d’Oracle quand le vent est léger, ce qui a été le cas sur les deux premiers jours de leur duel. Et ce qui sera encore la donne sur ce week-end.
« Nos foils sont d’une géométrie assez différente, dans leur finesse, leur allongement. Le foil perce l’eau donc il doit être très fin », explique Verdier.
Mais le foil ne fait pas tout. Le bateau kiwi est de loin de plus innovant aux Bermudes.
« On a une bonne gestion de l’énergie, le contrôle de l’aile (voile) est très rapide, le bateau est très stable. Les marins ont une grande capacité à faire les manoeuvres et réussissent à faire des virements sans toucher l’eau », souligne Verdier pour qui les performances du bateau créent « une spirale positive ».
La gestion de l’énergie chez les Kiwis se fait… à vélo! C’est l’une des nouveautés qui a interpellé le monde de la voile: la production d’énergie se fait avec des hommes qui pédalent alors que les autres équipes utilisent la force des bras.
– Nouveau miracle ? –
Le gain est de 20% selon les études mais surtout cela permet de libérer les mains, qui agissent davantage sur le contrôle du bateau à l’aide d’une multitude de boutons.
Il y a l’aile aussi, cette voile rigide qui propulse le bateau et pour laquelle l’équipe néo-zélandaise a été innovante dans la façon de la contrôler.
« L’aile peut se vriller, se cambrer et on peut l’ouvrir. La gestion de ces réglages en temps réel et toute la mécanique, on l’a inventé », dit Verdier.
Bref, la tache est rude pour Oracle et son skipper, Jimmy Spithill, en lice pour une 3e victoire de suite avec Oracle.
« Toutes leurs innovations portent leurs fruits et c’est pour ça qu’il n’y a pas beaucoup de failles chez Team New Zealand », commente le skipper du défi français Groupama Team France, Franck Cammas. « Etre au-dessus d’eux, ça va être compliqué. Les Américains n’auront jamais un avantage comme ils ont fini par avoir à San Francisco en 2013 sur les dernières régates en vitesse pure ».
Les Néo-zélandais rêvent de ramener la Coupe chez eux pour la 3e fois, après 1995 et 2000. Ils peuvent réussir dès dimanche. La première équipe arrivée à 7 points gagne la Coupe. Les Kiwis ont 3 points. Les Américains sont à zéro.
« Il y a quatre ans c’était un miracle, les miracles il y en a rarement deux fois de suite », relève Cammas.