COUPE DE L’AMERICA : Une 36ème édition sur monocoques 2021 ?
Les têtes pensantes du défi néo-zélandais vainqueur de la Coupe de l’America planchent déjà sur les contours de la prochaine édition.
Un accueil de rock stars malgré le froid et la pluie. Plus de 80.000 personnes ont salué jeudi les héros néo-zélandais dans leur fief d’Auckland pour célébrer leur victoire, et celle de tout un peuple, dans la 35e Coupe de l’America. Après les litres de champagne et de bière avalés directement au bec de la célèbre aiguière d’argent, il est temps pour les têtes pensantes du défi kiwi de retrouver leurs esprits et de plancher sur les conditions de la défense de leur bien. Pour rappel, la Coupe de l’America a cette particularité bien à elle voulant que le vainqueur édite les règles de l’édition suivante (lieu, dates, support, format…) en concertation avec le Challenger of record, le représentant des futurs challengers (les Néo-Zélandais ont choisi les Italiens). Non dénuée de charme, cette spécificité a aussi l’inconvénient de charrier son lot d’incertitudes à chaque nouveau cycle.
Été austral 2021-2022
C’est encore le cas après la victoire d’Emirates Team New Zealand. Opposés à la vision d’Oracle Team USA pour la 35e Coupe, Grant Dalton et son équipe avaient tout de même participé à l’événement aux Bermudes en «loup solitaire» comme ils se définissaient eux-mêmes. Bien leur en a pris puisqu’ils ont ramené le trophée chez eux. Comme souvent, l’idée est désormais de faire table rase ou presque. Aux oubliettes le protocole d’accord signé par les Américains et quatre de leurs challengers (suédois, français, japonais, britannique) prévoyant la 36e édition dès 2019, toujours aux Bermudes. Il faudra sans doute attendre un peu plus longtemps pour assister à de nouvelles régates. Selon nos informations, le Defender prévoit en effet d’organiser la prochaine «Cup» pendant l’été austral en 2021-2022, période d’hiver dans l’hémisphère nord.
Monocoques à foils
La Coupe devrait avoir lieu dans la baie d’Auckland, comme en 2000 et 2003. Avec des régates disputées plus près des côtes et de la ville cette fois. Le show offert aux Bermudes par les catamarans volants dans le stade nautique du Great Sound, à quelques centaines de mètres des spectateurs, a visiblement plu aux Kiwis. Les AC50 aussi puisque Peter Burling et ses jeunes équipiers aimeraient défendre leur bien sur des bateaux similaires. Pourtant, les amateurs de voile doivent s’attendre à du changement de ce côté-là aussi. Le Defender et son Challenger of record pencheraient en effet pour un monocoque à foils capable de régater dans un large spectre de conditions. Designer des appendices de l’AC50 victorieux aux Bermudes, l’architecte français Guillaume Verdier sera à coup sûr à nouveau sollicité pour son expérience en mono, lui qui a dessiné les Imoca à moustaches du dernier Vendée Globe et le futur bateau de la Volvo Ocean Race.
Le Defender annonce vouloir contrôler les coûts pour permettre à un maximum de pays de participer. Peut-être une bonne nouvelle pour la France. L’instauration d’une règle de nationalité pour les équipages (le pourcentage de «nationaux» à bord restant à définir) et un allongement de la durée de l’épreuve sont également dans les tuyaux. Les Néo-Zélandais et leur Challenger of record devraient très prochainement lever le voile sur les conditions de la 36e Coupe.
LES FRANÇAIS POINTÉS DU DOIGT PAR LES NÉO-ZÉLANDAIS«Les Français ont refusé d’aider les Néo-Zélandais». Le titre de l’article est sans équivoque. Dans son édition du week-end, le New Zealand Herald pointe du doigt le comportement de Groupama Team France lors de la dernière Coupe de l’America. Selon Matteo de Nora, le patron du défi kiwi cité par le journal, les Bleus auraient refusé d’aider «ETNZ» après leur chavirage lors des demi-finales des challengers. Un accident qui aurait pu mettre en péril la participation du futur vainqueur à la suite de la Coupe. «Deux heures après que Aotearoa (le bateau) est sorti de l’eau, Grant Dalton a demandé aux Français des équipements et du matériel de rechange pour pouvoir réparer. Team France était déjà éliminé et donc hors de la Coupe. Les Français ont immédiatement refusé selon De Nora, écrit le quotidien. Puis ils ont demandé 300.000 euros contre leur aide. Avant même que TNZ n’étudie cette demande et se mette éventuellement en quête de fonds, l’offre a été annulée. De Nora se demande si Oracle n’a pas eu vent de cette proposition et n’est pas intervenu.» les Kiwis étaient finalement parvenus à réparer en temps et en heure. L’équipe française, dont l’avenir dans la Coupe est incertain, n’a pas souhaité faire de commentaire pour le moment.
Rédigé par Guillaume Loisy