Mise à l’eau réussie pour le Maxi Trimaran Gitana
Après onze mois de construction, au sein du chantier Multiplast de Vannes, le Mono60 Edmond de Rothschild touchait l’eau pour la première fois vendredi dernier, le 7 août. Mais ce premier contact avec l’élément liquide n’était pas pour autant synonyme de premières navigations. En effet, mis à l’eau sans quille ni mât, le 60 pieds armé par le Baron Benjamin de Rothschild avait rapidement regagné Lorient pour y recevoir ces précieux éléments ainsi quy subir une batterie de tests obligatoires pour tout nouveau monocoque IMOCA afin, notamment, de vérifier sa conformité avec la jauge de la classe. Autant dire que la semaine des membres du Gitana a été bien remplie.
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Depuis une semaine, Sébastien Josse et les membres du Gitana Team n’ont pas chômé. Convoyé dans la foulée de sa mise à l’eau à Vannes vendredi dernier, le Mono60 Edmond de Rothschild avait retrouvé la terre ferme dès son arrivée à son port d’attache lorientais afin d’être quillé dans le week-end. L’imposant appendice de 4,5 mètres en place, le dernier-né des Gitana goûtait à nouveau à l’eau salée dès le lundi midi. Au programme de ce début de semaine : tests de retournement à 180° et mâtage avant les essais statiques ou encore le test à 90° ; des opérations toujours délicates (voir vidéo ci-dessus) mais parfaitement menées par l’équipe aux cinq flèches.
Tests à 180° et 90°
Ces tests qui font le bonheur des promeneurs de la Base des sous-marins de Keroman, étonnés et amusés par les figures de style imposées au monstre de carbone, sont avant tout sécuritaires. Comme en témoignent les images embarquées réalisées lundi à bord du Mono60 Edmond de Rothschild, le test de retournement à 180 ° est de loin le plus spectaculaire des essais exigé par la jauge IMOCA. Sébastien Josse nous détaillait le principe de cette opération : « A l’aide de sangles, la grue tire sur le bulbe pour retourner gentiment le bateau à 90 puis à 180°. Une fois à l’envers, le bateau est relativement stable quille dans l’axe. Il faut donc actionner la quille de l’intérieur et sans aide extérieure pour la faire basculer à gauche ou à droite afin que le poids du bulbe fasse balancier et permette au navire de revenir dans le bon sens. Ce test est obligatoire pour vérifier que le skipper et le bateau sont en mesure de se remettre seuls à l’endroit en cas de chavirage.»
Celui dit à 90° permet quant à lui de déterminer le centre de gravité réel du bateau de façon à ajuster sa puissance, qui est limitée par la jauge.
Tests statiques
Moins télégéniques que ceux de retournements, les tests statiques sont pourtant tout aussi importants comme l’expliquait le skipper Edmond de Rothschild : « A quai, nous testons tous les éléments où il y a le plus de contrainte et nous vérifions leur résistance. Nous tirons sur le bateau pour voir si toutes les pièces composites tiennent la charge. Des bastaques qui peuvent supporter jusqu’à 3 tonnes, aux palans d’écoute de Grand-Voile en passant par les hooks… il faut les monter à leur charge de travail théorique et vérifier que l’intégrité de la structure est intacte.»
« Comme toujours, l’équipe a fait un travail remarquable en une semaine ce qui va nous permettre de réaliser nos premières navigations dans les prochains jours » confiait Sébastien Josse, qui ne cachait pas son impatience de faire enfin connaissance au large avec sa nouvelle monture.