Armel Tripon. Un premier galop sur son plan VPLP/Verdier

Le Nantais Armel Tripon (39 ans) a fait du Mini (vainqueur de la Mini Transat en 2003), du Figaro (pendant 7 saisons), du Class40 (1er Les Sables – Les Açores – Les Sables en 2013) et le voilà en monocoque 60 pieds.

Sources : Le Télégramme

Pour sa première Route du Rhum, il découvre son bateau et ne se met pas trop de pression : cette nouvelle aventure ne fait que commencer. Le rendez-vous est donné à son hôtel intra-muros, loin de l’agitation des pontons :

« Cette course draine beaucoup de monde. Ça fait deux éditions que je la suis en tant que routeur ou coach à terre. Mais le vivre en tant que coureur d’Imoca, il y a beaucoup de sollicitations et ce n’est pas évident de le gérer. Ça s’enchaîne. C’est pour ça que j’ai aussi demandé à faire les interviews à l’écart parce qu’au port tu laisses une énergie… »

« Anticiper tout le temps »

En effet, la foule ne désemplit pas autour des quais Vauban et Duguay Trouin :

« C’est très impressionnant et c’est génial parce ça veut dire que notre sport suscite l’intérêt. Mais je pense aussi que c’est la magie du Rhum. Le Rhum et le Vendée Globe ».

Le Vendée Globe, son objectif pour 2016. Mais en attendant, il va falloir traverser l’Atlantique contre huit concurrents affûtés.

 » J’ai eu le temps de naviguer depuis mai mais pas trop dans la brise. Je me suis un peu aguerri mais j’assume parce que le projet ne fait que démarrer et le Rhum est une étape. Donc avançons pas après pas. C’est une prise en mains, un premier galop. Et en même temps, on commence par un gros morceau. C’est une grosse transat avec de la concurrence et une mise en lumière importante ».

Après quarte ans sans course en solitaire, le skipper de « For Humble Heroes » doit se remettre dans le bain :

« J’ai hâte de voir si j’ai les ressources, si je tiens la cadence. J’ai pas mal bossé sur le côté physique parce qu’avant je n’en avais pas besoin. J’ai fait aussi beaucoup de cardio parce qu’au moulin à café quand il faut hisser les voiles, c’est quand même très sport ».

Depuis mai,  Armel Tripon n’a pas eu beaucoup de temps pour tester son plan Verdier-VPLP de 2007, puissant et exigeant, dans le vent fort :

« C’est une dimension autre. Ce sont des bateaux qui sont bien plus physiques que ce que j’ai connu jusque là. Ça demande d’anticiper tout le temps. Quand il y a du petit temps, ça va mais dès qu’il est un peu plus soutenu, c’est vraiment de l’engagement physique. Ce qui m’a surpris. On ne peut pas faire une manœuvre un peu en retard. ça dure en général une vingtaine de minutes, si on est en retard, on va cramer un peu plus d’énergie. derrière, tout s’enchaîne mal. C’est une autre manière de naviguer ».

« Un bateau génial »

Une autre manière de naviguer qu’il faudra appréhender dès le départ :

« 91 bateaux sur le ligne de départ, les vedettes…. j’avoue que ça fait un peu stresser. Attention aux collisions. Ce sera le moment où il faudra être très concentré. Ce serait vraiment dommage d’être obligé de faire un pit stop pour réparer »,

lâche Armel Tripon dont la famille est venue jusqu’au début de semaine avant de le laisser entrer doucement dans sa course.

Ce jeudi, les concurrents ont dû assister au briefing météo/sécurité : un premier pas vers le départ dimanche à 14 h pour 3.542 milles entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre.

En 2003, une transat est tombée dans son escarcelle sur un Mini, une dizaine d’années plus tard, il repart sur l’Atlantique en solo sur un bateau trois fois plus grand :

« Le bateau est génial. C’est une carène extraordinaire, il est assez léger, il réagit bien. J’ai retrouvé des sensations comme en Mini. C’est un peu la même approche en terme de voilure, de comportement. Il faut jouer avec les dérives, une quille, les réglages de mât. Il y a un peu les mêmes composantes qu’en Mini à prendre en compte. Tu déplaces un sac sur le bateau, tu le sens même sur un bateau qui fait 7,5 tonnes : c’est quand même étonnant. Chaque poids à bord est important »,

précise-t-il.

Il sait qu’il ne maîtrise pas encore toutes les ficelles :

« On ne l’a pas encore optimisé. On sait qu’on a déjà du boulot pour l’hiver prochain ».

© Le Télégramme >>

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