Mise à l’eau du nouveau 60 pieds de Jean-Pierre Dick
C’est à Auckland, en Nouvelle-Zélande, que vient d’être mis à l’eau le tout nouveau monocoque de 60 pieds de Jean-Pierre Dick, Virbac-Paprec 3. Comme pour les deux premiers, le design team a une nouvelle fois innové et les dessins de VPLP Verdier marquent une rupture radicale par rapport aux deux précédents monocoques du skipper niçois.
Le gentleman skipper a désormais sa nouvelle monture pour sa quête du graal : le Vendée Globe 2012. D’ici là, le programme est chargé avec en 2010 un demi-tour du monde, la Route du Rhum et la Barcelona World Race.
Quelle est la philosophie de ton nouveau bateau ?
Jean-Pierre Dick : « La philosophie est monastique ! Virbac-Paprec 3 est un bateau très léger et donc spartiate. Paprec-Virbac 2 était un palace à côté ! C’est une machine ultime pour des courses extrêmes où l’implication physique et morale est totale. J’ai désormais suffisamment d’expérience en course au large pour me passer du superflu et ne penser qu’à l’objectif ! Les seuls éléments de confort seront les sièges du bord pour barrer et préparer la navigation, une couchette conçue par des spécialistes de la literie et les deux postes de barre qui sont de véritables cocons. »
Quelles sont les principales caractéristiques de Virbac-Paprec 3 ?
« Le bi roof. Nous avons créé deux cocons sous une bulle en plexiglas pour avoir une parfaite vision comme dans un hélicoptère. Elles me permettront de veiller et de barrer par tous les temps au sec. Auparavant, c’était deux postes distincts, nous gagnons donc du poids. Ce travail est le prolongement du travail effectué sur Paprec-Virbac 2 avec le roof coulissant. La différence est que nous acceptons cette fois-ci de manœuvrer mouillé.
La légèreté. Virbac-Paprec est plus léger que Paprec-Virbac 2 : environ 10 à 15%. A chaque étape de la construction, nous avons trouvé le moyen de simplifier, de faire plus léger et plus intelligent. Par exemple, la table à cartes, c’est uniquement un écran d’ordinateur sur un support tournant avec un siège que l’on déplace d’un bord sur l’autre. Le bateau est totalement vide à l’intérieur ! L’avantage est la capacité à avancer vite avec moins de voiles ou de les garder plus longtemps. Le skipper manœuvre moins et se préserve plus.
L’hydrodynamisme. Nous avons dessiné 70 carènes avec les architectes. Quatre ont été retenues et testées en bassin des carènes. En dernier lieu, elles ont effectué un tour du monde virtuel routées par un météorologue pour faire notre choix définitif. Les lignes sont très tendues et les formes taillées à la serpe.
L’aérodynamisme. Nous avons un mât classique à deux étages de barre de flèche, mais avec un seul câble de bastaque* au lieu de 3. C’est une innovation pour gagner du poids et pour avoir moins de prise au vent.
La sécurité. Nous avons mis l’accent sur la sécurité en apprenant des expériences malheureuses. Nous avons imaginé une trappe de sécurité au milieu de la coque afin de ne pas sortir par l’arrière. Cette trappe est un pré découpage dans le carbone que je scierais si je me retrouve à l’envers. Nous avons renforcé les cloisons étanches pour éviter à tout prix que le bateau ne se remplisse d’eau complètement. »
Quel est le programme de Virbac-Paprec 3 ?
« Un des intérêts de construire en Nouvelle-Zélande est le retour en France par la mer. Il permet de découvrir et de mettre au point le nouvel IMOCA 60 en conditions réelles de navigation et à l’échelle de la planète. C’est très impliquant car cela dure deux mois mais extrêmement enrichissant pour l’équipe et pour moi. A mon arrivée à Lorient début août, le bateau aura parcouru plus de 12 000 milles (22 224 km), soit 3 transats. C’est donc un banc d’essai parfait pour une fin d’année chargée avec la Route du Rhum et la Barcelona World Race, lors de laquelle je défendrais mon titre ! »
*Bastaque : câble qui maintient le mât vers l’arrière.
Autre informations : www.jpdick.com & www.absolute-dreamer.com
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