Emirates Team New Zealand veut battre le record du monde de vitesse à la voile… sur terre !
Après vingt bateaux construits en trente années d’existence, Emirates Team New Zealand s’est lancé un drôle de défi : battre le record du monde de vitesse à la voile, mais sur terre. Entre deux campagnes pour défendre l’America’s Cup, cela pourrait sembler un projet presque simple. En réalité, le défi est loin d’être anodin.
200 km/h à la seule force du vent
L’ambition d’améliorer la vitesse de référence de 20% passe par une sorte de grand char à voile asymétrique à aile rigide, un engin proche du tenant du titre. Il revient à Tim Meldrum, l’ingénieur mécanique de l’équipe, de faire passer toute la puissance dans des roues plutôt que dans des foils. À lui également d’assurer la sécurité du pilote, allongé dans une cellule de vie conçue pour littéralement lui sauver la vie, en cas de crash à près de 200 km/h. Glenn Ashby en est convaincu, « c’est l’engin le plus sûr qu’il aura jamais barré de sa vie, et de loin ! ». À sa disposition pour maîtriser cette machine de 10 m de haut, 14 m de long, 7 m de large et pesant 2,5 tonnes, un simple volant pour la direction et un pédalier pour les réglages. Il y a beaucoup de similitudes avec un voilier de course en termes d’aérodynamique et de forces structurelles, de méthodes de construction, de matériaux… Mais l’objectif de vitesse sur terre est plus de deux fois supérieur à celles atteinte sur l’eau, ce qui complexifie le sujet, mais pourrait aussi apporter des idées pour rendre leur futur AC75 aille plus rapide.
Des pneus à la place des foils
Avec son aile rigide de 10 mètres de haut, les similitudes ne manquent pas avec les bateaux auxquels les marins sont habitués. Mais l’interface change, et la problématique majeure est que les pneus gardent en permanence le contact avec le sol, comme les foils avec l’eau, tout en offrant le moins de résistance possible. Or, par apport à un véhicule moteur, l’effort ici est plus vertical car la puissance vient de l’aile située au-dessus. Elle créée également plus de charge latérale, notamment sur l’arrière qui sera équipée de deux roues pour gagner en adhérence, même si elles sont alignées pour ne pas perturber l’aérodynamisme de l’ensemble. Selon les conditions, l’engin pourra être lesté, ce qui certes ralentira son accélération, mais théoriquement pas sa vitesse de pointe, sur le tracé de 8km de long visé. Comme les deux précédents records, c’est un lac salé asséché, qui a été choisi pour cette tentative. Fairdner n’est cependant pas dans le Nevada, mais en Australie cette fois, pour d’évidentes raisons de proximité.